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1Monsieur, de la main de votre filz que vous aurés agréable sy vous plaict pource
2qu’il est ung peu sage, je vous remercierey très humblement l’honneur qu’il vous a
3pleu me fayre me participer de voz bonnes nouvelles et de celles de madame,
4estant fort ayse de votre bon portementde tous deulx. Dieu par sa grâce vous
5veuille maintenir longuement et aussi messieurs voz enfans, lesquelz sont en
6mesme estat. Il vous escripvent de leurs nouvelles qui me gardera vous en fayre
7plus long discours. Bien vous diray-je ung petit mot de Laurens qu’il ne mérite
8d’estre oblié car c’est le plus sage petit enfant qu’il est possible. Il apprend fors bien
9et viend lire à l’heure qu’il luy plaict et s’en va de mesme. Le voyant de si bon
10naturel, je luy donne toute la liberté qu’il me demende en ce qui ne luy pault nuyre.
11Au reste monsieur, je vous puis asseurer qu’il ne fut jamays plus playsant ny de
12meilleur grâce come vous verrés si plaict à Dieu. Quoy adtendant, je vous supplie me
13fayre cest honneur de croyre que je les ay tous troys en singulière recomendation car
14le devoyr me le comende et ni veulx rien oblier si je puis et sur ce, je prie Nostre
15Siegneur vous doner
16Monsieur en parfaicte sancté heureuse longue vie. De Gargas, ce XIIe décembre
17Votre très humble et très obéissante
18Geneviefve Monery